Le facisme est une idéologie de gauche

Excellent article du Figaro qui interview un des meilleurs historiens du facisme, Frédéric Le Moal. Il démontre que le facisme est bien une idéologie de gauche née de la révolution française, des « lumières » et du socialisme.

«Il n'y a jamais eu autant d'antifascistes depuis que le fascisme a disparu»

«Il n’y a jamais eu autant d’antifascistes depuis que le fascisme a disparu»
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – L’historien Frédéric Le Moal, auteur d’une Histoire du fascisme (Perrin) revient sur la définition d’un mouvement politique dont le retour fantasmé est invoqué à tort et à travers. Il établit la généalogie intellectuelle d’une doctrine qui puise ses sources dans la révolution française, la philosophie des « lumières » et le socialisme…..

 Le facisme était il conservateur?

Jamais aucun fasciste, et surtout pas le premier d’entre eux, ne s’est considéré comme un conservateur et encore moins un réactionnaire. La plupart des chefs avaient commencé leur engagement politique dans les mouvements de l’extrême-gauche socialiste, marxiste, anarchistes, etc. Et ils ne renièrent jamais ce passé.

Il s’agissait, sans remettre en cause la propriété privée, de mettre fin au capitalisme libéral par un système corporatiste où l’État prendrait le contrôle de l’économie. L’exaltation de la romanité et de ses vertus guerrières, la mise en place d’un ordre moral pour différencier l’homme fasciste du bourgeois décadent, l’hygiénisme, le corporatisme, l’anticléricalisme et l’antichristianisme: autant de symptômes d’un projet de rupture avec l’ordre ancien que le grand capital, l’Église et la monarchie incarnaient. Un projet en fait issu de la modernité.

Le facisme est il enfant des « lumières »?

L’héritage de la pensée de Rousseau est très clair dans le fascisme: la volonté générale et nationale qui annihile les libertés individuelles, le rôle du législateur et de l’État dans la naissance du citoyen modèle, la puissance du sentiment national transformé en amour pour la patrie qui exige le sacrifice ultime, l’union du pouvoir politique et du pouvoir religieux au bénéfice du premier – d’où l’installation d’une religion civile – la haine pour le cosmopolitisme supposé des riches.

Le facisme est il enfant de la révolution française?

Le fascisme a bien des points communs avec la Révolution française dans sa phase jacobine (j’insiste sur cette nuance car les fascistes rejetaient bien sûr l’héritage libéral de 1789) jusque dans ses accents xénophobes de 1793, le soutien de la petite bourgeoisie, l’association de la nation et de la révolution introduit en Italie par Bonaparte et exaltée par le Risorgimento. S’il existe une cohérence dans le fascisme, c’est bien cet héritage. Juste un exemple éclairant: deux régimes ont introduit un changement de calendrier: la Convention et l’Italie fasciste!

Le facisme est bien un totalitarisme?

je le qualifie de totalitarisme de basse intensité car le niveau de terreur est très faible, l’emprise sur le société relative et les contre-pouvoirs nombreux: le roi, les évêques et le pape, les industriels du nord. Or, il existe aujourd’hui une tendance à aggraver les aspects violents du fascisme. Au rythme où vont les choses ils dépasseront bientôt ceux du Troisième Reich… Incontestablement ils ont existé et ce dès la sanglante épopée squadriste. Et je ne parle pas de l’effroyable époque de la République Sociale de Salò où le fascisme républicain, libéré de ses entraves, s’est déchaîné y compris contre son propre peuple. Mais on ne trouvera ni d’Auschwitz ni de Goulag en Italie.

Lisez l’article en entier: «Il n’y a jamais eu autant d’antifascistes depuis que le fascisme a disparu»

Lisez le livre de Frédéric Le Moal:

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