Les tensions s’accroissent au Proche Orient. Israël a menacer de s’attaquer à tout ce qui pourrait ressembler à des intérêts iraniens dans la région.
Israël est un élément déstabilisateur du Proche Orient
Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé hier 15 mars 2018 que Beyrouth allait renforcer sa présence au Liban-Sud lors d’une conférence à Rome consacrée au Proche Orient, à laquelle ont pris part une quarantaine de pays et le secrétaire général de l’ONU.
«Nous allons envoyer plus de troupes dans le sud et nous sommes déterminés à déployer des forces armées modernes dans cette zone», a-t-il soutenu dans son discours.
Saad Hariri a précisé qu’il voyait en Israël «la première menace pour le Liban», et a insisté sur la nécessité de le voir cesser «ses violations quotidiennes contre la souveraineté» de son pays. «Alors que nous réfléchissons aux moyens de passer d’une situation de cessation des hostilités à une situation de cessez-le-feu permanent, Israël continue de construire un mur sur des zones réservées le long de la ligne bleue [frontière libano-israélienne]», a-t-il ajouté.
Depuis que l’aviation s’est fait abattre un F-16 lors d’une mission de bombardement sur la Syrie, Israël profite de la quasi inexistence de protection aérienne libanaise pour ouvrir le feu sur des cibles syriennes à partir du ciel libanais. C’est une violation quasi quotidienne de l’espace aérien libanais.
Les Israéliens ne se permettent cela que parce que soutenus par les USA dont les objectifs de déstabilisation de la région sont clairement évoqués dans la presse américaine. Ayant échoués à renverser le pouvoir légal de Damas, les USA mènent actuellement dans le Proche Orient une politique de morcellement.
La France se trouve le cul entre deux chaises
Lors d’un point de presse à l’issue de la conférence, Saad Hariri s’est félicité de l’engagement de la communauté internationale à renforcer l’armée régulière de son pays, en particulier de la France qui a ouvert une ligne de crédit de 400 millions d’euros.
Le Liban est notre allié de toujours et nous nous sommes engagés depuis Saint Louis à protéger les chrétiens de la région dont le Liban accueille le plus grand nombre, surtout depuis le début de la guerre en Syrie.
Mais Israël jouant le jeu de l’allié objectif des USA dans le Proche Orient, et la France ayant opté pour une vassalisation de sa politique étrangère à l’égard de Washington, comment notre « Super-Micron » national va-t-il faire pour maintenir une attitude cohérente en cas de conflit israélo-libanais?
Ne comptons pas trop sur son courage pour s’affirmer et affirmer nos alliances séculaires, la politique du « en même temps » a ses limites. Saad Hariri serait bien avisé de ne pas trop compter sur Paris pour pouvoir s’affirmer face à son belliqueux voisin.
Utiliser Beyrouth pour contrer le Hezbollah
Cette réunion à Rome – qui sera suivie de deux autres à Paris et Bruxelles – avait pour but de montrer le soutien de la communauté internationale aux forces de sécurité libanaises. Le pari des participants à ces réunions est de re-former une armée libanaise digne de ce nom, armée qui puisse prendre en charge la défense des frontières du pays dans un premier temps et s’attaquer ensuite au désarmement et à l’éradication du Hezbollah.