Parlons un instant de l’ensauvagement et de la décivilisation dans les zones urbaines, en l’illustrant par le retrait progressif des services de transport partagé à Paris et dans sa petite couronne.
L’Ensauvagement Urbain et le Retrait des Services de Mobilité Partagée : Un Défi Croissant pour Paris
Depuis quelques années, Paris et sa banlieue observent un phénomène préoccupant : l’ensauvagement ou la décivilisation. Ce terme désigne une détérioration de l’ordre et du respect dans les espaces publics, affectant non seulement les quartiers déjà considérés comme « perdus », mais aussi le quotidien de tous les citoyens.
Une des illustrations les plus visibles de cette tendance est le retrait progressif d’opérateurs de transport partagé dans la région.
Déjà, en 2018…
En 2018, Gobee.bike, un opérateur de vélos en libre service sans station d’attache, a dû se retirer de Paris et du territoire français en raison du vandalisme. Ces vélos, facilement reconnaissables par leurs couleurs vives, étaient régulièrement endommagés, rendant leur usage difficile voire impossible. Frédéric Héran, économiste et urbaniste spécialisé dans le cyclisme urbain, suggère alors que la densité urbaine est une des explications de cette dégradation, mais elle n’est pas suffisante pour comprendre entièrement le phénomène.
En effet, d’autres villes denses à l’échelle mondiale ne connaissent pas un taux de vandalisme aussi élevé sur les vélos partagés. La question se pose alors : y a-t-il une spécificité culturelle « française » en jeu ? L‘hyper individualisation de la société semble s’accompagner en France par un total mépris du bien public; ou, plus exactement par le sentiment que « ce qui n’est pas à moi n’a pas d’importance ». C’est l’inversion des valeurs traditionnelles qui faisaient qu’au contraire, dans le monde civilisé d’hier, on avait plus tendance à mieux s’occuper de ce qui appartenait aux autres qu’à soit moi-même.
En 2018, la situation s’est aggravée avec la disparition des Autolib’, des petites voitures électriques proposées par le groupe Bolloré, retirées suite à une décision unilatérale de la mairie de Paris, exacerbée par l’augmentation des coûts d’entretien liés aux dégradations subies par les véhicules.
La situation ne s’est pas améliorée en 2024.
Le 10 janvier 2024, Zity, un service d’autopartage de voitures électriques, a annoncé son retrait de Paris, justifiant cette décision par les « dommages constants » infligés à sa flotte, rendant le service non rentable malgré une base de clients importante. La filiale de Renault Mobilize a souligné que, bien que le service fonctionne bien dans d’autres villes comme Lyon ou Milan, les dommages subis à Paris étaient insoutenables.
Quelles causes et quels remèdes?
Ce phénomène d’ensauvagement pose des questions importantes sur la gestion de l’espace urbain et le comportement civique.
D’où peut venir ce phénomène et pourquoi touche-t-il si profondément la France? Il semble évident, pour ceux qui ont connu « la France d’avant », celle qui était civilisée, que les grands bouleversements sociologiques des ces dernières années en sont la cause majeure.
L’immigration?
Oui, peut être, même si des villes comme Milan ou Munich ou Berlin ou Amsterdam ont elles aussi subit des vagues migratoires importantes et ne semblent pas connaître une telle barbarie du quotidien. Si l’immigration a de telles conséquences sur notre vie quotidienne, c’est plus à cause de la manière dont nous ne l’avons pas gérée qu’à cause de l’immigration par elle même. Ne pas imposer nos lois, nos mœurs, nos coutumes aux nouveaux venus, eux mêmes déracinés, est le meilleur moyen de faire d’eux des sauvages. L’absence de sur-moi est la garantie du retour à l’état primaire. Ce laxisme à l’égard des immigrés les conduit inévitablement à se comporter en prédateurs sur un territoire ouvert.
Laxisme?
Bien sûr, le laxisme post soixante huitard a frappé notre société à tous ses échelons. Les parents, l’école, la justice ont abandonné toute velléité éducative. Imposer des règles, des limites a pris la forme d’un autoritarisme réactionnaire, voire liberticide. C’était oublier que les règles de vie communautaires sont la conditions de la vie en société et le principe même de la civilisation. L’absence de règles commune laisse place à la règle individuelle, c’est à dire la loi du plus fort.
Retour à l’ordre moral?
L’ordre moral ancien, celui qui a fait la civilisation européenne et la société française a été imposé par le christianisme, contre la volonté du pouvoir séculier et de la société civile. L’inviolabilité des édifices religieux ouverts à tous, l’application de l’égalité des hommes devant Dieu ou monde terrestre, le principe de devoir du puissant à l’égard des plus faibles, la monogamie, le mariage in rompable par consentement mutuel se sont toujours opposés aux intérêts particuliers des tenants du pouvoir.
Si demain un « nouvel » ordre moral devait s’imposer après ces années noires de notre pays, il ne pourrait en aucun cas venir des tenants du pouvoir. L’individualisme, le relativisme, la déculturation sont les enfants de ceux qui en ont besoin pour se maintenir à leurs postes.