Humanité et responsabilité dans la politique d’expulsion

Alors que les pouvoirs publics multiplient les obligations de quitter le territoire pour afficher leur fermeté, la logique du chiffre conduit trop souvent à frapper les plus intégrés plutôt que les véritables délinquants. Et si la solution passait par une responsabilisation citoyenne ? En proposant un système de garantie-caution, fondé sur l’engagement moral de Français irréprochables, j’esquisse une voie nouvelle : allier humanité et responsabilité dans la politique d’expulsion.

Pour une responsabilisation citoyenne dans la politique d’expulsion des sans-papiers

Lorsqu’enfin les pouvoirs publics décident de faire appliquer les lois en matière d’immigration, ils se heurtent à une logique bureaucratique perverse : celle des objectifs chiffrés. Un OQTF (obligation de quitter le territoire français) en vaut un autre. Le résultat, c’est que pour atteindre leurs quotas, les forces de l’ordre vont naturellement chercher la facilité.

Pourquoi s’aventurer dans des quartiers sensibles, où il faut mobiliser des dizaines d’agents et risquer le déclenchement d’une émeute pour expulser un délinquant, quand il est si simple d’arrêter celui qui travaille, a un logement, est connu des services de la préfecture, bref, celui qui cherche à s’intégrer ? Ce biais de rendement risque de transformer une politique de sécurité en injustice sociale aux yeux de toute une partie de la population. Celui qui essayait de s’en sortir, de s’intégrer, devient un symbole, et les habituels militants d’extrême gauche s’en emparent pour dénoncer la « cruauté » de la République. Ainsi, la politique migratoire risque de se délégitimer aux yeux de ceux qu’elle est censé protéger.

Il existe pourtant une voie de responsabilisation, à la fois humaine et réaliste : la mise en place d’un système de garantie-caution citoyenne. Son principe est simple : si dix citoyens français, au casier judiciaire vierge, acceptent de se porter garants d’un étranger en situation irrégulière mais inséré, lui-même sans aucun antécédent judiciaire, le juge aurait obligation de surseoir à son expulsion. En contrepartie, si la personne commet un crime ou un délit, les garants seraient tenus pour responsables, tant au civil qu’au pénal.

Une telle mesure aurait trois vertus majeures :

  1. Moraliser la politique d’expulsion : elle permettrait de distinguer clairement ceux dont la présence est bénéfique et acceptée par la France, qui veulent s’intégrer, de ceux qui défient nos lois et se comportent en parasites de la nation. Or, cette distinction, le juge ne peut la faire lui même. Il ne pourrait statuer qu’en fonction de rapports et d’expertises qui auraient toutes les chances d’être biaisées par des groupes de pression idéologiques n’ayant aucune responsabilité à assumer. Nous l’avons vu récemment avec la CIMAD qui a fait du lobbying en faveur d’un Afghan qui s’est avéré être un assassin.
  2. Impliquer la société civile : au lieu de manifester dans la rue, les citoyens prendraient une responsabilité concrète, engageant leur nom et leur honneur.
  3. Désamorcer la manipulation militante : dès lors que les garants seraient pénalement engagés, le discours victimaire perdrait toute légitimité.

Cette proposition, en rendant la solidarité responsable, redonnerait du sens à la citoyenneté et restaurerait la confiance entre l’État et la société. Elle ferait passer le débat migratoire du champ moral au champ civique. Bref, elle ferait de la compassion un devoir assumé plutôt qu’une indignation stérile.

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